ACCIDENT DU TRAVAIL, MALADIE PROFESSIONNELLE
L'accident du travail et la maladie professionnelle (reconnus comme tels par la CPAM) ont la même conséquence lors du licenciement : préavis payé mais non effectué, doublement de l'indemnité légale de licenciement.
La loi
relative au travail, à la modernisation du dialogue social et à la sécurisation
des parcours professionnels, dite ‘Loi Travail’, a changé, en août 2016, les
modalités de l’inaptitude, et de ses conséquences, tant pour le médecin du
travail, que pour le salarié et l’employeur.
Le médecin du travail peut vous demander des
examens complémentaires. Il peut également demander à réaliser un deuxième
examen médical, au plus tard 15 jours après le premier.
Si le médecin du travail vous déclare inapte à
votre poste, il doit rédiger un avis d'inaptitude. Il doit vous en transmettre
un exemplaire. L'avis d'inaptitude comporte des conclusions écrites et des
indications relatives au reclassement du salarié, les capacités du salarié à
exercer l’une des tâches existantes dans l’entreprise. Doit aussi
éventuellement figurer ses capacités à suivre une formation pour le préparer à
un poste adapté.
Nouveautés 2016 :
L'employeur doit prendre en compte l'avis et les
indications ou propositions du médecin du travail. S'il refuse, il vous adresse
(ainsi qu'au médecin du travail) par écrit les raisons de son opposition.
Vous
et votre employeur pouvez contester les éléments de nature médicale justifiant
l'avis, les propositions et conclusions écrites du médecin du travail. La
contestation est faite en saisissant le conseil de prud'hommes d'une demande de
désignation d'un médecin expert.
Attention ! le coût de l’expertise est avancé par le salarié, mais peut
être mis à la charge de l’employeur si le juge constate que le recours du
salarié n’était pas dilatoire ou abusif.
Obligation de reclassement
Lorsque
votre inaptitude à reprendre l'emploi que vous occupiez précédemment est
établie par le médecin du travail, votre employeur doit vous proposer un autre
emploi approprié à vos capacités. La loi indiquant ‘UN emploi’, il est
possible que l’employeur se satisfasse de ne proposer qu’une seule offre alors
que plusieurs postes sont disponibles.
Toutefois, votre employeur est dispensé de
rechercher un poste de reclassement si l'avis d'inaptitude mentionne :
Caractéristiques de l'emploi proposé
Le médecin du travail formule des indications sur
votre capacité à bénéficier d'une formation susceptible de vous préparer à
occuper un poste adapté. L'emploi proposé est aussi comparable que possible à
l'emploi que vous occupiez précédemment.
Votre employeur met en œuvre, si nécessaire, des
mesures telles que :
Si votre employeur est dans l'impossibilité de
vous proposer un autre emploi, il doit vous faire connaître par écrit les
motifs qui s'opposent au reclassement. Vous êtes libre de refuser l'emploi
proposé. Surtout s’il existe d’autres possibilités de reclassement que le poste
proposé par l’employeur…
Délai
Aucun délai minimal ou maximal légal n'est imposé
à votre employeur pour remplir son obligation.
Rupture du contrat de travail
Vous
pouvez être licencié pour inaptitude si l'une des conditions suivantes est
remplie :
L'inaptitude du salarié en CDD peut-elle justifier la rupture de son
contrat ?
Oui. L'inaptitude du salarié (qu'elle soit
d'origine professionnelle ou non) constitue un motif permettant de rompre un
CDD de manière anticipée.
Dès lors que l'inaptitude est reconnue,
l'employeur doit respecter la procédure d'obligation de reclassement du
salarié.
Si, au bout d'un mois à partir de la date de
l'examen médical constatant l'inaptitude, le salarié n'est pas reclassé,
l'employeur peut rompre le CDD. À défaut, l'employeur doit de nouveau verser le
salaire correspondant à l'emploi occupé par le salarié avant la suspension de
son contrat de travail.
Lorsque le CDD est rompu, le salarié perçoit à
une indemnité de rupture, dont le montant est au moins égal :
En cas d'ancienneté inférieure à 1 an, le montant
de l'indemnité est calculé au prorata de la durée d'emploi. L'indemnité de
précarité est due au salarié.
La procédure de contestation a été
intégralement modifiée par la « loi
Travail ». Depuis le 1er janvier 2017, si l’on veut contester l’avis rendu par
le médecin du travail, il est désormais nécessaire de saisir le Conseil de
prud’hommes afin de demander la désignation d’un médecin expert, et non plus le
médecin-inspecteur du travail. Désormais, le salarié ou l’employeur qui entend
contester l’avis d’inaptitude doit saisir le Conseil de prud’hommes dans un délai de 15 jours à
compter de la notification de l’avis, pour demander la désignation d’un médecin
expert. Le demandeur doit informer le
médecin du travail de la saisine du Conseil de prud’hommes. Le médecin expert désigné peut alors soit
confirmer l’avis du médecin du travail, soit infirmer celui-ci. La procédure de
contestation nécessite aujourd’hui de rémunérer l’expert désigné par le Conseil
de prud’hommes, mais ce coût peut être mis à la charge de l’employeur
si le juge constate que le recours du salarié n’était pas dilatoire ou abusif.
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Version : décembre 2017