Allocation d’aide au retour à l’emploi (ARE) / Chômage

L'allocation d’aide au retour à l’emploi (ARE) est destinée à garantir un revenu de remplacement aux salariés involontairement privés d’emploi qui en remplissent les conditions.

Règles appliquées aux salariés dont la fin de contrat de travail ou l’engagement de la procédure de licenciement a lieu à compter du 1er novembre 2017 :

L’allocation d’aide au retour à l’emploi est attribuée soit dans le cadre du règlement général, soit dans le cadre des annexes, dispositions dérogatoires au règlement général élaborées en raison des spécificités liées à l’activité professionnelle exercée (marins, intermittents du spectacle...).

Des règles de coordination permettent de gérer la situation des personnes ayant relevé successivement du règlement général et d’une de ces annexes.

A noter : avec la convention du 14 avril 2017, les salariés intérimaires relèvent désormais des dispositions prévues par le règlement général (suppression de l’annexe 4), à l’exception des règles relatives aux différés d’indemnisation (annexe 5 point 2). Pour en savoir plus, lire la fiche Différé congés payés.
Conditions d’attribution de l’ARE

Les 7 conditions pour bénéficier de l'allocation d'aide au retour à l'emploi (ARE) sont les suivantes :

  1. être inscrit comme demandeur d’emploi

  2. Ne pas avoir atteint l’âge légal de départ à la retraite (62 ans pour ceux nés à compter du 1er janvier 1955)

    Toutefois, si à cet âge, le nombre de trimestres requis pour bénéficier d’une retraite à taux plein n’est pas atteint, l’ARE pourra être accordée jusqu’à l’obtention d’une retraite à taux plein, dans la limite des droits notifiés.

    Des dispositions particulières permettent le maintien des droits jusqu’à l’obtention d’une retraite à taux plein pour les personnes en cours d’indemnisation à 62 ans.

    Dans tous les cas, l’indemnisation ne peut se poursuivre au-delà de l’âge du droit à une retraite à taux plein (65 à 67 ans en fonction de l’année de naissance).

    Du fait du relèvement de l’âge de la retraite ainsi que de l’évolution du nombre de trimestres nécessaires, l’âge de départ à la retraite, l’âge du droit à une retraite à taux plein ainsi que le nombre de trimestres requis pour percevoir une retraite à taux plein évoluent en fonction de l’année de naissance.

    AGE LÉGAL D’OUVERTURE DE DROITS A LA RETRAITE A TAUX PLEIN SELON LE NOMBRE DE TRIMESTRES VALIDES ET L’ANNEE DE NAISSANCE DE L’INTERESSE


    Période de naissance Nombre de trimestres pour justifier de la durée requise d’assurance vieillesse Age légal de départ à la retraite Age d’obtention de la retraite à taux plein d’office
    Né en 1949       161  
    60 ans 
    65 ans
    Né en 1950 162 60 ans 65 ans
    Né entre le 1er janvier et le 30 juin 1951 163 60 ans 65 ans
    Né entre le 1er juillet et le 31 décembre 1951 163 60 ans et 4 mois   65 ans et 4 mois
    Né en 1952 164 
    60 ans et 9 mois 65 ans et 9 mois
    Né en 1953 165 61 ans et 2 mois 65 ans et 2 mois
    Né en 1954     165 
    61 ans et 7 mois 65 ans et 7 mois
    Né en 1955 166 62 ans 67 ans
                                                                                                                                                         
     
    En outre, les travailleurs privés d’emploi bénéficiant d’une retraite anticipée au sens de l’assurance vieillesse (ex. titulaires d’une carrière longue, travailleurs handicapés), ne peuvent pas bénéficier de l’ARE.


  3. Justifier au minimum de 88 jours travaillés ou 610 heures travaillées au cours des 28 derniers mois (ou au cours des 36 derniers mois pour les personnes de 53 ans et plus). Il s’agit de la condition d’affiliation minimale requise pour ouvrir un droit à l’ARE.


  4. Etre involontairement privé d’emploi
    La démission du dernier emploi ou d’un emploi autre que le dernier, dès lors que l’activité reprise est inférieure à 65 jours travaillés ou 455 heures travaillées, ne permet pas le versement des allocations de chômage parce qu’elle place le salarié en situation de chômage volontaire.
        Cependant, certains départs volontaires sont considérés comme légitimes et ouvrent droit à indemnisation (ex. départ volontaire pour suivre le conjoint qui change de domicile pour exercer un nouvel emploi).
        Le départ volontaire ne constitue pas pour autant un obstacle définitif à l’indemnisation, s'il est observé après une certaine période et que le demandeur d'emploi recherche effectivement un emploi. En effet, au terme d’un délai de 121 jours, à la demande de l’intéressé, une instance paritaire, après étude du dossier, accorder le versement des allocations si elle constate que l’intéressé a réellement accompli des efforts réguliers pour retrouver un emploi.

  5. Etre physiquement apte à l’exercice d’un emploi
      Cette condition est présumée satisfaite dès lors que l’intéressé est inscrit sur la liste des demandeurs d’emploi.

  6. Etre à la recherche effective et permanente d’un emploi
    La recherche d’un emploi s’effectue dans le cadre du projet personnalisé d’accès à l’emploi (PPAE). L’absence d’actes positifs et répétés de recherche d’emploi, ou sauf motif légitime, le refus d’élaborer ou d’actualiser le PPAE, l’absence de réponse à une convocation, le refus à deux reprises d’une offre raisonnable d’emploi, peuvent entraîner la radiation de la liste des demandeurs d’emploi, la réduction ou la suppression temporaire ou définitive des allocations de chômage.

  7. La résidence
        Le demandeur d’emploi doit résider sur le territoire couvert par le régime d’assurance chômage : France métropolitaine, DOM hors Mayotte, Saint-Pierre et Miquelon, Saint-Barthélemy, Saint-Martin, principauté de Monaco. 
Montant de l'ARE

Le montant de l’allocation journalière est déterminé à partir des salaires perçus antérieurement, y compris les primes si elles ne sont pas versées en raison de la rupture du contrat. Seuls les salaires soumis à contributions d’assurance chômage sont retenus.

Les indemnités liées à la perte de l’emploi, telles les indemnités de licenciement, les indemnités de rupture conventionnelle, les indemnités de préavis, l'indemnité compensatrice de congés payés, ne sont pas intégrées dans le salaire de référence.

Cas général (activité à temps plein)

Le calcul de l’ARE tient compte de différents paramètres selon la situation personnelle du demandeur d'emploi. Les données du tableau ci-dessous ont une valeur indicative.
MODALITÉS DE CALCUL DE L’ARE SELON LE NIVEAU DE RÉMUNÉRATION (Montants indicatifs au 1er janvier 2018)

Salaire mensuel brut (1) 
Allocation journalière (2) Participation (retraite complémentaire) Prélèvements (3)
Inférieur à 1 154€ 75% du salaire brut (1)   - 
-
Compris entre 1 154€ et 1 264€   
Allocation minimale 28,86€ par jour - -
Compris entre 1 264€ et 2 140€ 40,4% du salaire journalier brut + 11,84 € par jour 3% de l’ancien salaire -
Compris entre 2 140 et 13 244€ (4)  
57% du salaire journalier brut 3% de l’ancien salaire     Si l’allocation est supérieure à 50€ (au 01/01/2018) :
CSG 6,2% de l’ARE x 0,9825
CRDS 0,5% de l’ARE x 0,9825
       
      
1) Soumis aux contributions de l’assurance chômage (2) L’allocation journalière est multipliée par le nombre de jours du mois civil (30 ou 31, 28 ou 29 en février). Son versement est mensuel (3) Pour les allocataires d’Alsace-Moselle percevant une allocation supérieure au SMIC, une retenue sociale de 1,50% de l’allocation s’ajoute à celles indiquées dans le tableau ci-dessus (4) Plafond des contributions de l’assurance chômage


Cas particuliers

L’allocataire peut être admis à cumuler partiellement ou intégralement ses allocations avec une pension de vieillesse acquise à titre personnel :


EXCEPTION :
ce cumul partiel ou intégral n’est pas possible pour les personnes qui bénéficient d’une retraite anticipée au titre d’une carrière longue, d’une incapacité permanente, ou en tant que travailleur handicapé, victime de l’amiante ou titulaire d’un compte personnel de prévention de la pénibilité. Le bénéfice d’une telle retraite fait obstacle au versement des allocations de chômage. (art. L. 5421-4 3° du code du travail)

Les titulaires d’une pension militaire peuvent cumuler intégralement leur pension avec les allocations jusqu’à l’âge légal de départ à la retraite. Au-delà de cet âge, l’ARE est réduite de 75% du montant de la pension militaire. (accord d’appli. n° 3 du règlement général)


Versement de l’ARE

L’ARE est versée chaque mois dans la limite d’une durée maximale déterminée par l’âge et la durée d’affiliation.

Le versement de l'ARE est subordonné à la recherche effective et permanente d’un emploi. Ce qui signifie que le demandeur d'emploi doit actualiser sa situation chaque mois et respecter les obligations qui figurent dans le projet personnalisé d’accès à l’emploi (PPAE).

Le PPAE est établi avec un conseiller de Pôle emploi, dès l’inscription comme demandeur d'emploi ou au plus tard dans les 15 jours suivant cette inscription.

Le PPAE précise notamment :


Point de départ de l'indemnisation


L'indemnisation n'est pas immédiate, elle commence au terme des différés d’indemnisation et d'un délai d’attente :

Les différés d’indemnisation courent à chaque fin de contrat de travail.
Le délai d’attente court à la fin des différés d’indemnisation, au plus tôt à la date d'inscription sur la liste des demandeurs d'emploi, ou si les conditions d’indemnisation ne sont pas réunies, à compter du jour où l’ensemble des conditions sont satisfaites.


Calcul des différés

Différé « congés payés » :  Indemnités compensatrices de congés payés (ICCP) / Salaire journalier de référence (SJR)

Différé spécifique « indemnités de rupture » : Indemnités supra légales* / 92,6**

Ce différé « indemnités de rupture » ne peut jamais excéder 150 jours. En cas de rupture du contrat de travail pour motif économique, il est limité à 75 jours.

*Il s’agit des indemnités conventionnelles versées par l’employeur, supérieures au minimum légal dont le principe et le montant sont fixés par la loi ou un décret.

** valeur 2018, indexée sur l’évolution du plafond annuel des cotisations de la sécurité sociale.

Exemple :

Le point de départ de l’indemnisation interviendra au terme de ces différés d’indemnisation et du délai d’attente de 7 jours, soit le 28 août.


Durée de l'indemnisation

La durée d’indemnisation est proportionnelle à la durée d’affiliation en jours travaillés : les jours travaillés retenus pour ouvrir le droit sont multipliés par 1,4 pour la détermination de la durée d’indemnisation.

La durée d’indemnisation ne peut être inférieure à 122 jours et ne peut dépasser :

Exemple :

Une personne de moins de 53 ans justifie de 326 jours travaillés au cours des 28 derniers mois ; elle peut bénéficier de 457 jours d’ARE maximum (326 x 1,4).

Une personne de moins de 53 ans justifie de 565 jours travaillés au cours des 28 derniers mois ; elle peut bénéficier de 730 jours d’ARE maximum car 565 x 1,4 = 791 > 730 jours (durée maximale d’indemnisation à moins de 53 ans).

Une personne de 55 ans justifie de 870 jours travaillés dans les 36 mois précédant sa fin de contrat de travail ; elle peut bénéficier de 1095 jours d’allocations maximum car 870 x 1,4 = 1218 > 1095 jours (durée maximale pour cette tranche d’âge).

Par ailleurs, les allocataires âgés d’au moins 53 ans et de moins de 55 ans ont la possibilité de bénéficier d’un allongement de leur droit lorsqu’ils ont accompli des périodes de formation indemnisées au titre de l’ARE ou de l’AREF décidées dans le cadre du PPAE, sous certaines conditions. Cet allongement est limité à 182 jours calendaires d’indemnisation supplémentaires, portant ainsi leur durée d’indemnisation au maximum à 1 095 jours.

Le versement de l’ARE est renouvelé chaque mois en fonction des démarches actives et répétées de recherche d’emploi, dans la limite de la durée maximale des droits.


Maintien des droits jusqu’à la retraite à taux plein


Si les conditions suivantes sont remplies, le maintien de l’indemnisation est possible au-delà de la durée maximale des droits jusqu’à la liquidation de la retraite, sans pouvoir dépasser l’âge du droit à une retraite à taux plein (de 65 à 67 ans en fonction de l’année de naissance) :

Une condition supplémentaire pour les personnes qui ont démissionné ou qui ont renoncé à une convention du FNE : la décision de maintien relève de la compétence de l’instance paritaire régionale (IPR) (accord d'appli. n°12 §4 du règlement général).

Périodes assimilables pour la recherche des 12 ans d’activité
Périodes assimilables sans limite :

Périodes assimilables dans la limite de 5 ans :


Durée

L’allocation d’aide au retour à l’emploi est versée jusqu’à ce que le demandeur d’emploi totalise le nombre de trimestres exigé pour bénéficier d’une retraite à taux plein, et au plus tard jusqu’à l’âge d’obtention automatique de la retraite à taux plein (de 65 à 67 ans).


Cessation de l’indemnisation

Le service des allocations est interrompu le jour où l’allocataire :


Protection sociale

La protection sociale antérieure à la période de chômage est maintenue (remboursement des frais médicaux, indemnités journalières) pendant toute la durée d’indemnisation, puis pendant un an après l’arrêt de l’indemnisation.

La période d’indemnisation est validée par la caisse d’assurance vieillesse (50 jours de chômage indemnisé = 
1 trimestre, dans la limite de 4 par an), des points de retraite complémentaire sont attribués.

Démarches

Pour ouvrir des droits à l’ARE, le salarié privé d’emploi doit :

Pour percevoir chaque mois ses allocations, l’allocataire doit :

Ainsi, tout arrêt maladie doit être signalé à la caisse d’assurance maladie et à Pôle emploi : des contrôles systématiques entre les différents organismes sont opérés.

Pour les prestations familiales, le demandeur d’emploi doit faire part de sa situation à sa caisse d’allocations familiales afin que cette dernière en tienne compte.

En cas de manquement à ses obligations, le demandeur d’emploi peut être radié de la liste des demandeurs d’emploi par Pôle emploi et le manquement est signalé à la Direccte (Direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l’emploi) qui peut supprimer, temporairement ou définitivement, ou réduire le paiement des allocations.

Il est important de signaler toute reprise d’activité professionnelle, à défaut :

Source

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Dernière mise à jour 25 janvier 2018